« Du 1er janvier au 1er septembre 2020, dans une conjoncture économique négativement impactée par la pandémie de Covid-19, l’ariary s’est déprécié de 11,4 % par rapport à l’euro et de 3,9% par rapport au dollar américain. La forte appréciation de l’euro contre le dollar a amplifié cette dépréciation. En effet, le cours de 1,0 euro était de 1,0750 dollar en mars et est monté à 1,1960 dollar le 1er septembre soit une dépréciation de 11,25% du dollar par rapport à l’euro au niveau international. Ce qui a évidemment impacté fortement sur la parité entre l’euro et l’ariary. Etant donné la prédominance des opérations de paiements libellées en dollars à hauteur de 64,2%, à court et moyen terme, la dépréciation de l’ariary par rapport à l’euro n’impactera pas significativement le niveau des prix intérieurs », note l’institution financière dans son communiqué, hier. En plus, de juillet 2019 à juillet 2020, les prix ont augmenté de 4,0%.
Il n’y a donc pas lieu de parler d’une inflation importée de la zone euro.
Fixe ou flottant ?
Face à la chute effrénée de l’ariary, des idées ont alors émergé au cours des derniers mois sur le basculement vers le taux de change fixe au lieu de flottant. Comme cela, la Grande île détermine le cours de devises pour éviter la fluctuation. On peut prendre par exemple 1 ariary équivaut à un euro. Mais ce scénario reste impossible à réaliser selon la BFM. « Les réserves officielles de change dont dispose la banque se chiffrent à 2003 milliards de dollars. A ce jour, il n’y a pas lieu de suspendre le Marché Interbancaire de Devises ni le régime de change flottant car Madagascar n’a pas les réserves de devises susceptibles de soutenir un régime de taux de change fixe. Sans ce soutien, un taux arbitrairement bas de l’ariary, ne reflétant pas les fondamentaux économiques, entraînerait immanquablement la raréfaction des devises et leur rationnement, ce qui nous ramènerait aux marchés parallèles des années 80 et leur taux de change bien plus élevés que le taux de change officiel ».
Solange Heriniaina